Des gens bien

Des gens bien, pas des gens chics. Banlieue pauvre de Boston. Margie Walsh, mère célibataire d’une adulte handicapée, vient de perdre son emploi. Tout en s’occupant de sa fille, elle se débat pour retrouver un travail. Sur les conseils d’une amie, elle pense à recontacter Mike, son ancien amour, issu comme elle de la classe ouvrière, mais qui, devenu médecin réputé, affiche une belle réussite sociale. Convaincue qu’il peut l’aider, elle s’invite chez lui, remue le passé et perturbe le présent. Pièce de David Lindsay-Abaire, Des gens bien présente les qualités du théâtre américain, qui peut peindre à la truelle situations et personnages, mais qui ne craint pas de traiter de front les réalités sociales et sait faire appel à l’émotion pour convaincre. Ici, il s’agit de la confrontation des classes sociales, ce qu’on appelait dans le temps la lutte des classes. La cohabitation des pauvres et des riches qui sont compréhensifs et dans l’empathie jusqu’à ce que leur zone de confort soit ébranlée. Ce serait une erreur de croire que le spectacle est caricatural, car la mise en scène d’Anne Bourgeois atténue les évidences, floute les certitudes pour travailler l’ambiguïté et la profondeur. Surtout, il y a Miou Miou, de retour sur scène, comme un miracle de finesse, de douceur. D’une justesse infinie. Sincère. AL

Photo : Lot