La Fiesta

Huée dans la cour d’honneur du festival d’Avignon, La Fiesta d’Israel Galvan y était pourtant tout à fait à sa place. Brûlant son image de star du flamenco contemporain. Déboulonnant les statues. Démontant, dans l’épure d’un décor triste comme un jour sans pain, les clichés des fins de fête qui concluent traditionnellement les spectacles flamencos et dans lesquelles il venait, enfant, se produire. La Fiesta, c’est cette part d’enfance qui s’est frottée à la plus profonde solitude, au mauvais alcool, à la violence pathétique, à la trivialité des paillettes, à la joie forcée, à la danse qui ne libère pas le corps mais l’enchaîne à son statut de bête de foire. La Fiesta, c’est siffler la fin des réjouissances lorsque tout le monde voudrait que l’on s’amuse encore, jusqu’à la gueule de bois, à démontrer que l’on est le plus grand danseur flamenco du moment. Israël Galvan est bien plus que ça, il le sait. Il faudra vous y faire. Virginie Peytavi

19 mars, Parvis, Tarbes.
22 mars, Théâtre de l’Archipel, Perpignan.

Photo : Ruben Camacho