Le Corbusier

Certes, Le Corbusier a partagé avec Soulages une démarche en certains points similaires construite comme un laboratoire d’idées et de pratiques. Oui, on retrouve encore une forme de filiation dans le brutalisme qui caractérise le vaisseau d’acier qui accueille le musée (le cabinet RCR qui a conçu le bâtiment vient de remporter - faut-il le rappeler ? - le prestigieux prix Pritzker d’architecture). Mais à quoi bon tenter d’argumenter la présence de Le Corbusier au musée Soulages, car sa contribution est si vaste dans des domaines si variés, que tout artiste ou presque pourrait se réclamer d’une manière ou d’une autre de l’héritage du grand théoricien qu’il fut avant tout. Architecte, urbaniste, décorateur, peintre, sculpteur… par quel bout alors aborder le sujet ? Ce sera par la fin, à la lumière de son ouvrage testamentaire L’Atelier de la Recherche Patiente publié en 1960, qui est aussi le début et le milieu, puisqu’il porte un regard rétrospectif sur l’ensemble de son œuvre. Il devient ici le point de départ d’une sélection de « morceaux choisis » - ouvrages, projets, maquettes, peintures, sculptures… - destinée à illustrer l’ensemble des voies artistiques que Le Corbusier a suivi, et donner à comprendre la complexité de sa pensée. MR

Photo : Fondation Le Corbusier, Paris.