Marionnette, now !

Elle est à la tête de ce festival audacieux qui œuvre depuis trente éditions pour faire apparaître les arts de la marionnette sur les radars les plus capricieux. Caroline Galmot sait prendre des risques, innover et faire bouger les lignes.

Comment Mima souhaite-t-il à célébrer sa 30e édition ?
Le festival va en profiter pour faire un point, mais sans nostalgie. D’abord en invitant des artistes qui restent influents sur la jeune création, et qui comme Claire Heggen ne sont jamais venus à Mirepoix. Ils défendent une marionnette plus classique qui compte pour les jeunes créateurs. Le festival s’inscrit dans ce mouvement de passage de relais, qui fait que les pionniers transmettent leur technique et que les nouveaux venus transforment l’héritage. Nous présentons également des artistes confortés dans leur reconnaissance. C’est l’occasion avec le collectif Aïe Aïe Aïe par exemple, qui vient avec un spectacle qui tourne beaucoup et une création, de montrer du théâtre d’objets très repéré. Dans cette programmation des incontournables, se mêlent des compagnies du paysage national ou international.

Y aura-t-il quelques propositions plus risquées ?
Le 3e axe de la programmation effectivement, s’attache aux formes hybrides. En 2009 le festival a connu un tournant dans son histoire, en focalisant sur des artistes qui interrogent les limites de la marionnette, quitte à parfois déranger. C’est la marionnette d’aujourd’hui. C’est cette intensité et cette inventivité que nous souhaitons montrer. On y verra La compagnie NoKill, à la frontière, des sciences, du ciné, du théâtre d’objet. Le Collectif catalan Cabosanroque, qui compose une musique expérimentale à partir d’objets en mouvement.

Comment voyez-vous l’avenir au delà de cette édition exceptionnelle ?
En 2009 lorsque nous décidons de repositionner Mima sur le terrain de la marionnette contemporaine, le festival a déjà une histoire. C’est alors un pionnier des arts de la marionnette qui prend un risque. Mais le risque pris à ce moment-là de parier sur l’original, l’avant-garde, la jeune création, la surprise, s’est avéré nécessaire pour embrasser véritablement la marionnette qui est l’une des disciplines qui connaît une grande évolution, une multiplicité d’esthétiques et de formes. L’avenir, c’est participer, encore et toujours à la reconnaissance et à la professionnalisation du secteur. Nous en sommes, sur le territoire régional, qui compte énormément d’artistes, au temps de la réflexion, de l’état des lieux. Comment peut-on grandir ensemble, de façon collective ? C’est maintenant ou jamais.

Propos recueillis par Virginie Peytavi