Bijou bijou, te réveille pas surtout

Ce spectacle a l’originalité de poser ses bases sur les cendres encore fumantes de leur précédente pièce Le chat n’a que faire des souris mortes, et plus précisément sur les débris d’une guitare cassée à la fin de la représentation.

Face à l’émotion d’un public toujours sous le choc, Bijou bijou aborde ici la question d’une colère qu’il va falloir apprendre à dompter. Philippe Dorin et Sylviane Fortuny se saisissent une nouvelle fois de l’état d’entre-deux qu’est l’adolescence, convoquant comme ils savent le faire les figures fondatrices de la littérature et des contes pour en exprimer les tourments. « Un jeune homme en colère entre en scène et détruit tout ce qui lui tombe sous la main. Épuisé, il s’endort au milieu des décombres. »

Entre la réalité du théâtre dans lequel le jeune homme se trouve et les personnages qui vont venir hanter son sommeil, deux histoires se croisent et se répondent pour l’aider à démêler l’illusion du réel. Comme dans un blues de Bashung, Bijou bijou, te réveille pas surtout nous force à admettre que la réalité parfois rattrape le rêve... mais nous oblige aussi à reconsidérer l’avenir sous un angle nouveau. Maëva Robert

Photo : Alain Richard