Passions baroques

Huitième édition de ce festival montalbanais dédié aux musiques baroques. Une édition faste qui nous entraîne dans le sillage de la Méditerranée avec des œuvres sacrées et profanes en occitan, latin, grec ancien, arabe ou encore araméen. Mais l’évènement de cette année, non pas la cerise sur le gâteau, mais le gâteau lui-même, réside dans la recréation de l’opéra de Mondonville (1711-1772) Daphnis et Alcimadure. Maître de musique à la Chapelle royale de Versailles et au Concert Spirituel, violoniste et compositeur de talent, le Narbonnais Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville présente en 1754 l’opéra en occitan Daphnis et Alcimadure devant le roi Louis XV, la Dauphine, qui vient d’accoucher du futur Louis XVI, la cour et tout le tintouin. Bref du lourd ! Le livret, également de Mondonville, tiré d’une fable sombre de La Fontaine, est en langue de Toulouse comme on disait à l’époque, et c’est là toute l’audace de la proposition. En dépit de la source déprimante, Mondonville écrit et compose une pastorale pastellisée et pleine de fraîcheur où l’amour exulte et s’impose. Et « ce fut un triomphe » déclara Mondonville. On souhaite à Jean-Marc Andrieu, directeur des Passions et maître d’œuvre de l’entreprise, pareil dénouement. AL

Du 1er au 9 octobre, Passions Baroques à Montauban
12 et 13 octobre, Daphnis et Alcimadure, Théâtre du Capitole, Toulouse

Photo : JJ Ader