Piano aux Jacobins

C’est un rendez-vous. Le rendez-vous piano de la rentrée toulousaine. Un brin mélancolique car il signe la fin de l’été et plein de vitalité car il annonce une saison culturelle à venir.

Piano aux Jacobins, un festival des contraires. Non pas contradictoire, mais tellement ample, spacieux que les oppositions d’âge et d’esthétiques se rencontrent. Où les antipodes de l’expé- rience coexistent pour donner une programmation au plus large, et toucher au plus près la vie pianistique du moment. Ainsi Rachel Breen, nouvelle étoile américaine de 26 ans partage l’affiche avec Joaquín Achúcarro, gloire du piano espagnol de 92 ans, qui joue ses « chers compagnons de voyage » : Debussy, Ravel, Granados, Albeniz et Rachmaninoff. La jeunesse, priorité du festival, se taille la part du lion, ou, plus juste, de la lionne avec Arielle Beck, 15 ans, encouragée par Martha Argerich et conseillée par Stephen Kovacevich, qui témoigne d’une maturité étonnante à écouter dans du Haydn, Brahms, Chopin, Fauré et Scriabine. L’amitié, « la fidélité des oiseaux de passage », se conjugue cette année avec Christian Zacharias (musique française), Philippe Bianconi (programme aquatique) et Marc-André Hamelin, maîtres au sommet de leur art. Le jazz, bien sûr, avec Omri Mor, Karla Martinez et Tom Oren tient une place capitale dans Piano aux Jacobins qui, cette édition encore, est une fête. André Lacambra

Photo : Doville Sermokas