Danse

Qu’est-ce qu’être une femme ?

Du 15 au 17 décembre 2021

Toulouse
théâtre Garonne

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Vouant au flamenco une passion aventureuse, la chorégraphe et danseuse Stéphanie Fuster présente Gradiva – Celle qui marche, pièce habitée par cette figure mythique, qui exerce une fascination persistante depuis le début du XXᵉ siècle.

Comment avez-vous découvert Gradiva ?
La première approche s’est faite via un dessin de Salvador Dali figurant sur une carte postale que j’avais achetée au Musée Dali à Figueras. J’ai été très sensible à la puissance qui émanait de la femme représentée dans ce dessin, sans savoir alors de qui il s’agissait. Plus tard, au cours de mes recherches sur le féminin, j’ai rencontré la figure de Gradiva dans un texte, accompagné d’un bas-relief. Le fait qu’elle marche, sa position, son attitude légère, presque dansante, empreinte à la fois de grâce et de fermeté : tout cela m’a beaucoup plu. Bien après, j’ai découvert que la femme du dessin de Dali n’était autre que Gradiva et je me suis dit qu’il se passait quelque chose avec elle (sourire). Ensuite, j’ai approfondi mes recherches, j’ai lu notamment la nouvelle de Wilhelm Jensen (parue en 1903, NDR) et le texte de Freud qui la commente (Le délire et les rêves dans la « Gradiva » de W. Jensen, NDR). J’ai été vraiment saisie par Gradiva.

Qu’est-ce qui vous appelle en elle ?
Pour moi, elle est devenue comme une figure de proue, incarnant une posture féminine différente de celles que j’avais l’habitude de côtoyer dans l’univers du flamenco. Elle porte en elle tous mes questionnements et me confronte en particulier à deux d’entre eux, intimement liés : qu’est-ce qu’être une femme ? et pourquoi suis-je autant fascinée par le flamenco ?

De quelle manière ces questionnements s’incarnent-ils dans Gradiva – Celle qui marche ?
Fanny de Chaillé, qui signe la mise en scène, m’a apporté son précieux regard sur la pièce. Le processus créatif se fonde avant tout sur une exploration de mon rapport au flamenco en tant que femme. Contrairement à l’image stéréotypée que l’on peut en avoir, le flamenco est une danse très complexe, qui demande beaucoup de sérieux et de travail. Je m’attache ici à la déconstruire en travaillant sur la langue, les mots autant que les gestes, les mouvements et les rythmes. En parallèle, je creuse la question de savoir comment on peut être femme. La musique – du flamenco traditionnel ou revisité – tient une place importante dans la pièce mais elle n’est pas jouée live. Je suis seule sur un plateau nu. J’essaie de décomposer et de dénuder au maximum à tous les niveaux. Cela n’en constitue pas moins une déclaration d’amour au flamenco, la passion de ma vie.

Propos recueillis par Jérôme Provençal

Photo : Ida Jacobs

Site web : https://www.theatregaronne.com

Publié par Rédaction de Ramdam


théâtre Garonne, Toulouse

1, avenue du Château d’eau
31300 Toulouse