Supernova

Au fil des éditions (la huitième, déjà), le festival de la jeune création porté par le Sorano a montré au moins une chose : aucune génération n’invente rien, toutes créent d’après les mêmes matériaux – ce qu’elles vivent, ce qu’elles voient et ce qu’on leur a raconté.

L’actualité brûlante et absurde n’en finit pas d’inspirer cette jeunesse, qui explore un monde hyperconnecté (Contact), le drame de l’inceste (La Nuit se lève) et toujours le Covid (Howl 2122). Elle s’empare des grands récits – de Shakespeare (Tempête dans un verre d’eau), à Pasolini (En une nuit) en passant par Charlotte Perkins Gilman (Le Papier peint jaune) –, les tord, les questionne, les intègre aux préoccupations contemporaines. De là à dire cependant qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil, l’erreur serait grotesque. D’abord parce qu’on traverse, entre autres, à Supernova un pays parfait jusqu’à l’absurde (Heimweh / Mal du pays), une forêt imaginaire onirique et imprévisible (L’Affût) et une pluie de cendres jusqu’aux étoiles (Hope Future/anatomie d’un départ dans l’espace). Surtout parce que ces jeunes artistes transforment le théâtre, façonnent de nouvelles formes, sensorielles, participatives ou immersives (Seuil). SJ

7 au 25 novembre, théâtre Sorano (en collaboration avec le ThéâtredelaCité, le théâtre Garonne, le théâtre Jules Julien, le théâtre du Pont-Neuf, l’Espace Roguet, le Ring, le théâtre du Grand Rond, le centre culturel Bonnefoy, le lycée Pierre de Fermat, La Fabrique – Université Toulouse Jean-Jaurès), Toulouse.

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