Negar

Quand Marie-Ève Signeyrole et Sonia Hossein-Pour commencèrent l’aventure de ce conte documentaire en 2020, la jeunesse iranienne ne s’était pas encore soulevée.

Sous la surface d’un pays corseté par des décennies d’oppression bouillonnait pourtant déjà une liberté clandestine qui se jouait des règles officielles en décrochant des autorisations officieuses. Negar porte cette voix-là, (sous-)entendue dans les entretiens auprès de jeunes de Téhéran réalisés par les deux dramaturges. Shirin (Katarina Bradic) a quitté l’Iran à sept ans et revient à la fin de la trentaine. Elle y retrouve Negar (Aida Nosrat), amie d’enfance désormais chanteuse (une pratique interdite aux femmes), et son frère Aziz (Julian Arsenault), documentariste. Entre eux naît un triangle amoureux à l’issue dramatique. Mis en musique par le compositeur d’origine iranienne Keyvan Chemirani, Negar offre un regard sensible, sans préjugés, sur un pays dont on ne sait rien. SJ

Photo : Eike Walkenhorst