Musiques au Pays de Gabriel Fauré

Derrière un festival, il y a toujours une personnalité dont la pugnacité et la conviction ont aidé à franchir tous les obstacles. Derrière Musiques au Pays de Gabriel Fauré se tient Jean Dardigna. Ancien professeur de lettres, éclairé 100 000 volts, l’homme marche sur deux jambes, panache et entregent, et voue une passion à sa ville, Pamiers, et son fils le plus célèbre, Gabriel Fauré. Fondateur du festival qu’il programme également, sa patte est reconnaissable dans cette XXIIe édition qui joue les fidélités en valorisant les différents aspects de l’œuvre du compositeur, mais aussi ses contemporains, ses maîtres, ses élèves. En mai, un premier spectacle où musique et poésie se répondent en écho, Rimbaud voleur de feu, est porté par le comédien Alain Carré et par le trop rare pianiste François-René Duchable. Cette anthologie poétique sera suivie par un concert de musique de chambre animée par le Quatuor Modigliani, qui eux ne jouent pas la rareté, ils sont partout, tout le temps. Ce n’est pas une critique car ce qu’ils donnent, l’intensité, la précision, la beauté, leur jeunesse et leur fougue maîtrisée, on ne peut s’en lasser. On les entendra dans un programme Beethoven, Schubert et Schumann. En juin, Les Eléments reprennent Ibéria, des polyphonies portugaises et espagnoles d’hier et d’aujourd’hui, et pour finir la partie printanière, l’ouverture du festival aux jeunes talents de la Région Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées, selon une proposition des différents conservatoires de Toulouse, Montpellier et Perpignan.
André Lacambra

Photo : Marie Staggat