Vieira da Silva, l’espace en jeu

Villes, architectures, ateliers… l’espace l’inspire et c’est bien vu, car en ces années 1950 - 60, la problématique de la représentation spatiale n’est rien moins que l’un des principaux enjeux plastiques. Propulsée au rang des protagonistes majeurs de l’art occidental du XXe siècle, Maria Helena Vieira da Silva affûte pendant plus de 60 ans une perception de l’espace qui n’appartient qu’à elle, un univers fait de mosaïques de couleurs, d’espaces flottant où l’on se perd. Née en 1908 à Lisbonne, l’artiste s’installe à France en 1928 où elle poursuit sa carrière jusqu’à sa mort en 1992. Pourtant, indiscutablement, l’œuvre de Vieira da Silva reste liée à ses racines portugaises. Au-delà de l’éclatement des points de vue, de la palette chromatique, largement influencés par le cubisme, les compositions en patchwork, les damiers flottant et les fausses perspectives parlent d’architectures imbriquées et de ruelles labyrinthiques, de joueurs d’échecs, d’azulejos. Des œuvres de jeunesse aux dernières toiles baignées d’une clarté immatérielle, le musée d’art moderne de Céret retrace ce parcours d’une rare cohérence à travers une sélection de chefs d’œuvres peints et d’œuvres graphiques peu ou jamais montrées. Maëva Robert

Photo : © Doury-Adagp, Paris 2016