Bourgeons dansants - Wonderland

Tournefeuille célèbre la vitalité de la danse contemporaine avec le festival Bloom, nouvel événement imaginé par le chorégraphe Sylvain Huc. Celui-ci nous exprime la sève du projet et nous dévoile le contenu de cette édition inaugurale.

L’Occitanie apparaît déjà bien fournie en festivals de danse contemporaine, dont plusieurs se déroulent à (ou autour de) Toulouse. Qu’est-ce qui vous a donné envie d’en proposer un nouveau ?
Le festival Bloom s’inscrit dans le cadre de l’association de ma compagnie avec Tournefeuille et l’Escale, établissement culturel géré par la ville. En cours depuis 2020, cette association se concrétise sous plusieurs formes : production, diffusion, ateliers, actions diverses avec les publics… J’ai eu envie de proposer un mini festival, le temps d’un week-end, en connectant Tournefeuille, ma compagnie et La Place de la danse, à Toulouse. L’idée a germé en 2020, durant le premier confinement, avec le désir de susciter un bourgeonnement, une forme de renaissance, au sortir de cette période si morose – d’où ce nom, Bloom, qui signifie « floraison » en anglais et dont la sonorité explosive traduit très bien le sens. Le festival se déroule intégralement à Tournefeuille.

Cette première édition contient trois propositions de votre compagnie.
En ouverture du festival, le vendredi soir, nous présentons Météores, première restitution publique d’un projet participatif mené durant le mois de février à Tournefeuille, avec des femmes d’âges et d’horizons très variés, certaines ayant déjà une pratique de la danse, d’autres non. Je suis très curieux de voir ce que ce groupe hétérogène va générer comme dynamique et comme image. Le samedi soir, nous organisons Danceoke, variante chorégraphique du karaoke, invitant qui le veut à danser ou bouger librement devant des vidéo-clips musicaux ad hoc. Le festival se finit le dimanche après-midi avec Wonderland, une nouvelle création, tout public, qui porte en scène une approche très particulière, non littérale, d’Alice au pays des merveilles. Comme son titre le suggère, la pièce se focalise sur le pays des merveilles et, à travers les corps de deux danseuses, explore le rapport qu’entretient Alice avec cet espace imaginaire, totalement instable, perturbant sans cesse sa perception du dehors et d’elle-même. Dans l’esprit du livre, nous cherchons à créer une expérience scénique proche d’un trip, très sensorielle.

De quoi se compose le programme par ailleurs ?
Côté spectacles, R-A-U-X-A, un solo très immersif d’Aina Alegre, et ELISABETH GETS HER WAY, un solo intense de Jan Martens, inspiré par la grande claveciniste polonaise Elisabeth Chojnacka. S’ajoutent encore une installation de Massimo Fusco (Corps sonores), des masterclasses et un atelier danse parents-enfants, en amont de Wonderland.

Propos recueillis par Jérôme Provençal

8 au 10 avril à Tournefeuille, L’Escale.
Wonderland, 13 et14 mars, Théâtre Molière, Sète.
25 mars, Théâtre Olympe de Gouges & Eurythmie, Montauban.
31 mars et 1 avril, Le Parvis, Tarbes.
4 et 5 avril, Scène Nationale d’Albi, Albi.
14 avril, Théâtre des Mazades, Toulouse.
19 et 20 avril, Circa, Auch.

Photo : Stefan Heinen