Eugène Onéguine

Sans nul doute le chef-d’œuvre lyrique de Tchaïkovski. Perfection technique et vérité d’expression, l’opéra Eugène Onéguine séduit par une musique facile et spontanée, loin des diktats prônés par le groupe des Cinq dont la volonté était de créer une musique nationale libre de toute influence occidentale.

Le génie de Tchaïkovski, très attaché à la musique occidentale - Mozart, Beethoven, Mendelssohn, Schumann sont ses modèles classiques - prend sa force dans le talent de communiquer directement les réalités psychologiques et les états émotionnels. Eugène Onéguine en est l’exemple même, héros énigmatique et paradoxal. Selon le metteur en scène de cette nouvelle production, Florent Siaud, Onéguine instaure « la figure romantique qui inaugure la lignée moderne des « hommes de trop » comme il y en a dans Un homme de notre temps de Lermontov ou encore Oblomov de Gontcharov ». Stéphane Degout devra endosser à la fois le spleen romantique tchekhovien voulu par Tchaïkovski, mais aussi la noire ironie issue du poème de Pouchkine. Valentina Fedeneva sera Tatiana et Eva Zaïcik Olga. La direction musicale, que l’on rêve feutrée et brûlante, sera assurée par Gabor Kali. AL