Florian Mermin, Alice et l’Ecureuil

Dix ans après Cartier mais vingt ans avant Vuitton, la Caisse d’Epargne Midi-Pyrénées ouvrait un lieu d’exposition dédié à l’art contemporain, devenu dix ans plus tard (en 2004) fondation d’entreprise.

Un grand mécène régional préférait ainsi au choix consensuel de soutenir l’art lyrique ou le rugby, celui - quelle audace ! - de défendre l’art contemporain. Ce fut peut-être la meilleure décision que le mécène n’ait jamais prise car en termes d’image, franchement, difficile de faire mieux !

À Toulouse, en plein centre-ville, l’Espace Ecureuil accompagne depuis presque 30 ans, et gratuitement, les publics les plus diversifiés dans la découverte de la création actuelle, alternant accueil d’artistes reconnus et expériences participatives mémorables (Bazar zoulou, Va dans ta chambre !, Circulez, y’a rien à voir !...), accompagnés d’un remarquable travail de médiation.

Ce lieu unique dans le paysage culturel régional qui fait honneur à Toulouse et à son mécène, fermera ses portes au printemps 2023, c’est officiel. Si cette décision a été douloureusement accueillie par le public, bientôt privé de l’un de ses lieux pour l’art contemporain préféré à Toulouse, la nouvelle ne doit pas occulter les attraits de l’avant-dernière exposition programmée.

En ce début d’hiver, c’est l’artiste Florian Mermin qui convie le public à franchir les rideaux de verdure et les chemins de terre de son jardin aux merveilles, à la poursuite d’Alice, dans son exposition « Un matin de mai fleuri ». Un titre que l’on rêve prémonitoire quant à l’avenir de la Fondation. Maëva Robert