Expos

HABITER LE MONDE

Du 29 octobre 2022 au 7 janvier 2023
10H00 à 18h00

Céret
Lumière d'encre

Gratuit !

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Habiter le Monde
Julia de Cooker

Liberté. Vaste sujet… J’ai choisi d’aborder ce thème en me questionnant sur l’habitat, la maison. Le chez-soi. Que représente-t-il dans nos vies ? Quelle place prend notre habitat dans notre quotidien ? Pouvons-nous habiter ce monde librement ?

« L’habitat apparaît comme un révélateur majeur de notre capacité d’adaptation à l’heure où nous devons trouver des solutions pour répondre à d’immenses changements », affirme avec justesse Philippe Simay, philosophe et explorateur d’espaces de vie, dans son film documentaire Habiter le monde. Le logement soulève aujourd’hui de grandes questions politiques, économiques, écologiques, sociales. Se loger devient de plus en plus difficile. Devenir propriétaire est de moins en moins accessible financièrement, parfois trop contraignant aussi. Louer est régi par de nombreuses règles auxquelles une grande partie de la population ne peut se plier. S’adaptant à cette situation, certains trouvent refuge dans un abri plus riche de sens à leurs yeux. Proche de la nature avec laquelle ils renouent, ils cherchent à trouver leur place dans un Tout. Mais cette liberté a un prix, car, aujourd’hui, « pour vivre libre, il faut vivre caché ». Ils construisent parfois leur installation dans l’illégalité, tout en ressentant avec force une légitimité venue d’ailleurs, du sentiment d’être d’abord un vivant parmi les vivants.

« La liberté est simplement un autre mot pour dire que nous n’avons rien à perdre » (« Freedom is just another word for nothing left lo lose ») Kris Kristoffersen, Me and Bobby McGee.

Pourtant cette vie légère, non pas de sens, mais d’impact, permet d’être, sans trop avoir. Elle guide vers une sobriété raisonnée de laquelle émane une douceur de vivre que l’on ne peut nier. Dans un monde qui estime un peu trop souvent que progresser c’est aller plus vite et subir toujours moins de contrainte ou de fatigue, certains ont choisi de ralentir, de vivre à un autre tempo. Ce mouvement, qui a toujours existé, connaît un nouvel essor depuis la pandémie. Le besoin de se reconnecter avec le vivant est plus largement partagé. La question de l’habitat concerne chacun d’entre nous, tout comme ces micro-actions quotidiennes devenues de vrais enjeux pour les foyers : gestion des ressources et des déchets, alimentation, déplacements. Ce n’est plus une petite minorité d’écologistes engagés, mais un échantillon de plus en plus large de la société d’aujourd’hui, sans distinction de classe sociale, de profession ni d’origine qui s’engage dans cette recherche d’un nouvel équilibre. Dans le travail artistique que je réalise, nombreux sont ceux qui visent l’autosuffisance.

De la hutte au mas, mon travail photographique s’intéresse à ces habitats alternatifs pour interroger la place et le sens de nos maisons. Sont-elles des abris ? Des terriers ? Quels sont nos réels besoins ? Comme une ode à une vie ralentie, mes clichés parlent de cette douceur d’être simplement là et d’apprécier les plaisirs simples de la vie, qu’expriment souvent ceux que je suis allée rencontrer.

A propos de Julia de Cooker
Loin de la photographie spectaculaire et de « l’image catastrophe » omniprésente, Julia de Cooker « s’entête » à photographier la beauté intacte de l’ordinaire, peu importe où, et parcourt le monde avec pour projet essentiel de dresser des portraits de communautés, souvent isolées, quelquefois muettes, parfois tristement célèbres. Loin de la précipitation ambiante, inspirée par la vie simple, elle considère la photographie comme une pause. Pour celui qui la fait comme pour celui qui la regarde.

Éduquée par les tableaux des peintres flamands et leur maîtrise de la lumière, traversée par cette esthétique et portée par sa sensibilité, elle vole et rebondit de communauté en communauté, dans une recherche voisine de l’ethnologie. Curieuse et intriguée par les mondes parallèles qui constituent notre monde, elle voyage avide de découvrir et de témoigner de la manière dont l’humain l’habite.
En 2018, elle est finaliste au prix Levallois avec son projet Svalbard, an arcticficial life ; en 2020, lauréate de la bourse Brouillon d’un rêve de la SCAM pour un futur documentaire sur Nuuk, capitale du Groenland ; en 2021 finaliste au prix des Nouvelles Écritures pour la Photographie Environnementale de La Gacilly avec son projet Funafuti. Elle est la résidente de Lumière d’Encre (Céret, Pyrénées Orientales) pour la saison 2021-2022.

Une exposition du Mois de la Photo proposée par le Centre d’Art et de Photographie Lumière d’Encre
Depuis sa création en 2008, Lumière d’Encre se dédie à la promotion de la photographie contemporaine, conçue comme un territoire de recherches plastiques et de créations. Depuis lors, l’association est devenue un centre d’art et de photographie, un lieu de résidence d’artistes, un espace de conférences, de médiations et de rencontres.
Par ailleurs, la pratique de la photographie mobilise à la fois des amateurs, des professionnels et des auteurs, qui pour chacun expérimentent un volet de la création d’un art visuel démocratisé depuis le numérique. Leurs auteurs se croisent quelquefois, mais peu souvent. C’est pourquoi Lumière d’Encre porte avec l’association Céret Photo depuis 2016, le Mois de la Photo, encourageant la pratique d’auteurs par la diffusion d’exposition et diverses rencontres. L’exposition de Julia contribue à ce rayonnement de la photographie depuis Céret.
Information quant à l’exposition :
Exposition visible au Centre d’Art et de Photographie Lumière d’Encre, Place Pablo Picasso à Céret
Tél : 04 30 82 73 30 – contact@lumieredencre.fr – www.lumieredencre.fr
Ouvert du mardi au samedi de 10h à 13h et de 14h00 à 18h00
Du 29 octobre 2022 au 7 janvier 2023

Site web : http://www.lumieredencre.fr

Publié par Lumière d’Encre


Lumière d'encre, Céret

47, rue de la république
66400 Céret