L'imagination au pouvoir

Elle nous l’avait promis lors de sa prise de fonction à la direction des Abattoirs : plus de transversalité, plus de dialogue entre les différentes formes d’art.

Après le rappeur toulousain Oli la saison dernière, Lauriane Gricourt garde le cap avec une nouvelle exposition qui repousse les frontières de l’art contemporain, consacrée au couturier Jean-Charles de Castelbajac. À partir d’une palette chromatique courte – bleu, rouge, jaune – doublée d’une liberté de création peu commune, il invente un style qu’il qualifie de « rural et chevaleresque, design et rock’n’roll » inspiré par les motifs héraldiques, l’enfance, le Pop Art. De la première veste taillée dans sa couverture de pensionnaire aux robes des évêques portées lors de la réouverture de Notre-Dame, le parcours égraine cinq décennies de création, jalonnées de pièces cultes (robes cartoon et robes tableaux, manteaux nounours…), de collaborations emblématiques avec les stars de l’art contemporain (Keith Haring, Ben, Di Rosa…) et d’extravagantes embardées (chasuble du pape Jean-Paul II). Un rendez-vous attendu comme une fête, qui scelle la fusion entre l’art et la mode. Maëva Robert

Photo : Alexandre Pires, photographe