La Bohème

Créé en 1896, l’opéra en quatre tableaux de Giacomo Puccini raconte, comme tant d’autres avant lui, les amours joyeux et tragiques d’une bande de jeunes gens.

Ceux-là sont artistes et fauchés, parisiens, excessivement insouciants. L’écrivain Rodolfo (Long Long) et le peintre Marcello (Mikołaj Trąbka), la fragile Mimi (Adriana Ferfecka) et la glorieuse Musetta (Julia Muzychenko) s’éprennent, se déchirent et se rabibochent, jusqu’à la mort. Après le duo Barbe et Doucet au Capitole en 2022, c’est au tour des Irlandaises Orpha Phelan (mise en scène) et Nicky Shaw (décors et costumes) de placer La Bohème de Puccini dans le Paris stéréotypé (mais ô combien aimé) des années vingt. Certainement pas le choix le plus audacieux, donc, mais un univers qui colle évidemment au livret de Giuseppe Giacosa et Luigi Illica. « Il y aura toujours des jeunes prêts à tomber amoureux et prêts à tout risquer pour vivre leurs rêves », nous dit Orpha Phelan. Car même en costume des Années folles, cette bande-là est parfaitement contemporaine. Portée par une musique tantôt exubérante, tantôt déchirante, elle devient l’écho d’une jeunesse qui s’ébat et se débat dans le chaos. Sarah Jourdren

Photo : Ros Kavanagh