Othello par Sivadier

Après le Roi Lear, Jean-François Sivadier revient à Shakespeare. Comme les humanistes de la Renaissance qui prônaient un retour aux sources des textes grecs et latins, il revient s’avreuver à la source shakespirienne, matrice du théâtre moderne.

La parole, le souffle, le rythme, le silence et l’illusion. Un théâtre de trois fois rien que Sivadier manie de main de maître. Othello est une histoire de machination ourdie par vengeance.

Esclave affranchi promu général de l’armée vénitienne et gouverneur de Chypre, Othello revient sur l’île après avoir vaincu les Turcs et promeut Cassio, son enseigne, au rang de capitaine à la place de Iago qui va nourrir une haine secrète contre son général. Iago veut détruire Othello et va élaborer des plans ignobles pour y parvenir. Sivadier met en scène ce monde où la douleur fait vaciller la raison, sans hésiter à aller chercher un versant comique pour mieux souligner la cruauté sociale, le racisme et le sexisme.

Il faut souligner la qualité de l’interprétation, celle de Nicolas Bouchaud, fidèle depuis les débuts, qui campe un Iago qui fait froid dans le dos. Celle d’Adama Diop, Othello, en amoureux fluide, émouvant et trahi, vraiment magnifique. On ne cesse de vous le dire, il faut aller voir le théâtre de Jean-François Sivadier.
AL

10 au 13 mai, Théâtre de la Cité, Toulouse