Oreille rouge

D’après le roman d’Éric Chevillard (éd. de Minuit),
par le comédien Xavier Simonin

Le personnage est un écrivain qui aime sa chambre, sa table, sa chaise, dans la pénombre. On l’envoie en Afrique où sont les lions, dans le soleil. Que va-t-il chercher là-bas ? Un grand poème, dit-il. Ou ne serait-ce pas plutôt l’inévitable récit de voyage que tant d’autres avant lui ont rapporté ? On l’a lu déjà, et relu. L’auteur va prétendre que des indigènes l’ont sacré roi de leur village. Le pire est à craindre. Par bonheur, l’aventure tourne court. L’hippopotame se cache. L’Afrique curieusement ne semble guère fascinée par le courageux voyageur. En revanche, celui-ci prend des couleurs : est-ce le soleil ou la honte ? Nous l’appellerons Oreille rouge.

Le comédien Xavier Simonin campe ce personnage vêtu de lin blanc aussi élégant que cocasse. Il maitrise rythme et diction avec l’art d’un acteur qui a déjà servi Corneille, Marivaux, Montherlant, Kafka, Jules Romain, Sartre, Beaumarchais, Cendrars, et des metteurs en scène aussi prestigieux que Jean-Michel Ribes, Robert Hossein, Marcel Maréchal, Nicolas Briançon…

À propos d’Oreille rouge :
« Une attaque jubilatoire du récit de voyage et, au passage, de la pose des faux écrivains : qu’est-ce qui compte le plus, l’accessoire ou le vécu ? »
Pierre Siankowski, Télérama

« Sans doute y en a-t-il parmi vous qui ne connaissent pas encore Éric Chevillard. Qui n’ont lu aucun de ses romans. Qui n’ont jamais goûté la poésie qui court en clandestine à travers sa prose, ni savouré la folie douce de son inspiration, […] la déflagration de son humour. À tous ceux-là, on voudrait faire une suggestion, en confidence : lisez Chevillard ! »
Michel Abescat, Les Inrockuptibles