Un instant avec Manuel Pomar

Pôle atypique et très dynamique de la vie artistique toulousaine, Lieu-Commun fête ses 15 ans d’existence avec Peintures Barbares, grande exposition collective rassemblant pas moins de 41 artistes. Rencontre avec Manuel Pomar, cofondateur du lieu et responsable de la programmation.

« Au fil de son évolution, Lieu-Commun a nettement affirmé sa singularité : être un lieu géré par – et avec – des artistes, ouvert à tous les publics. Sur une superficie totale de 1000 m², environ 200 m² sont dédiés à des ateliers (cinq en locatif, trois en résidence), ce qui contribue à pallier le manque criant de lieux de travail pour les artistes à Toulouse. L’équipe permanente est composée actuellement de quatre personnes, toutes rémunérées à égalité, sur la base du SMIC. Nous ne percevons plus d’aide spécifique pour ces emplois. De manière générale, il devient de plus en plus difficile pour les structures associatives culturelles d’obtenir des financements publics. La partie administrative s’est amplifiée et complexifiée. Du point de vue de l’utilisation de l’argent public, une telle pression peut paraître légitime. Néanmoins, elle tend à mettre en péril les structures les plus fragiles et à opérer une forme de sélection... Par réaction, cette situation a favorisé le développement de réseaux et d’interconnexions au niveau régional, par exemple les réseaux Air de Midi et PinkPong dans le domaine des arts plastiques. S’agissant de Lieu-Commun, l’avenir à court/moyen terme apparaît très flou : notre bail court jusqu’à fin 2023, sans garantie de prolongation, et nous n’avons aucun plan B concret pour le moment... Cela entrave évidemment notre fonctionnement, programmer des expositions étant pour le moins épineux dans ce contexte... »

Propos recueillis par Jérôme Provençal

Lieu-commun – 25 rue d’Armagnac, Toulouse.
Exposition Peintures Barbares, 24 septembre au 12 novembre.

Photo : Frank Alix