Yvonne Rainer en 3 mots

Postmoderne
Au début des années 60 à New-York, elle est l’une des figures de proue de la danse postmoderne aux côtés de Trisha Brown, David Paxton et Lucinda Childs. C’est l’époque du mouvement Fluxus, du minimalisme et des performances. Elle invente une gestuelle expérimentale inspirée des gestes du quotidien, qu’elle théorise dans un texte devenu emblématique No Manifesto (1965) et met en scène dans son œuvre phare Trio A (1966).

Radicale
En alerte face aux comportements oppressifs ordinaires, elle remet systématiquement en question les conventions sociales. Militante féministe, activiste contre le Sida, elle questionne le genre, le vieillissement du corps, et même sa propre pratique de la danse, au fil d’une carrière jalonnée de ruptures et de renaissances, où le cinéma a aussi sa place : un exemple de force créatrice en mouvement.

Vivante
A 90 ans, elle vit toujours à New-York et danse encore à l’occasion. Elle, pour qui la création est synonyme de rupture avec le passé, rejette la dimension patrimoniale de son œuvre : cette exposition ne parlera donc pas d’héritage, mais se situe plutôt entre la monographie et le portrait collectif, à travers un format original convoquant documents d’archives inédits, toute sa production cinématographique et des œuvres d’artistes qui l’admirent. Maëva Robert

Photo : Yvonne Rainer, "Trio A", 1978, vidéo, noir et blanc, muet, 10min30. Courtesy de l’artiste et Video Data Bank, School of the Art Institute of Chicago.